
Les Suisses ont approuvé de justesse dimanche 17 mai 2009 par référendum la mise en place dans la Confédération helvétique du passeport biométrique, exigée dans les accords de Schengen sur la libre circulation auxquels elle a adhéré en décembre 2008.
Selon les résultats officiels, le oui est ressorti à une très courte majorité, avec 50,14% des voix, soit une différence de 5.504 votes par rapport aux opposants.
La Suisse a désormais jusqu'au 1er mars 2010 pour passer au nouveau passeport et se conformer aux accords de Schengen annulant les contrôles d'identité à l'intérieur de l'espace de ses 25 pays membres.
Ce référendum populaire avait été initié par les partis de gauche suisses qui s'étaient mobilisés contre la loi prévoyant l'instauration du passeport biométrique, votée en 2008 par le Parlement.
Plus que le document comportant, outre une photo, les empreintes digitales de leur titulaire ainsi que d'autres éléments de sécurité destinés à combattre la falsification, c'est une clause de la loi qui avait provoqué un tollé dans l'opposition.
En effet la loi prévoit la centralisation des données sur un fichier général, une disposition non réclamée par Schengen.
Pour la gauche, cette clause laisse la porte ouverte à "une utilisation abusive" des données personnelles enregistrées et porte un risque de dérive vers un Etat "Big Brother".
Des arguments qui ont trouvé un écho dans la Confédération encore marquée par le "scandale des fiches" au début des années 90. Les Suisses avaient alors découvert avec stupeur que leur police surveillait depuis des décennies toute personne "susceptible de porter atteinte à la sécurité de l'Etat". Et fichait soigneusement syndicalistes, militants anti-nucléaires et autres membres de partis de gauche...
Mais l'argument selon lequel le document, de plus en plus exigé par les pays (dont les Etats-Unis) et qui doit être généralisé dans l'Union européenne en juin, permet de voyager facilement avec de meilleures garanties de sécurité, l'a finalement emporté.
Non membre de l'UE, la Suisse fait partie de Schengen depuis le 12 décembre, rejoignant la longue liste de membres des accords signés initialement le 14 juin 1985 par cinq membres de la communauté européenne, l'Allemagne, la Belgique, la France, le Luxembourg et les Pays-Bas. Aujourd'hui l'espace compte 25 pays soit la très grande majorité des pays de l'UE en dehors du Royaume-Uni et de l'Irlande
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